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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 10:53


Tous les normaliens étaient internes
(1) et les sorties en ville n’étaient autorisées que le jeudi après-midi, le samedi en fin d’après-midi (après le devoir surveillé et la douche hebdomadaire) et le dimanche.

Il était également possible, en s’inscrivant sur un « cahier de sorties », d’aller faire des courses dans la semaine de 16h45 à 17h15 ou 17h30.

Il y avait à la fin de chaque mois une «grande sortie» ou «décale»(2),
Le devoir surveillé du samedi après-midi était alors supprimé et le normalien était libéré en fin de matinée jusqu’au dimanche soir 22 heures. Ce soir-là messieurs BERRIOT et HUBERT, le Directeur et l’Econome, faisaient les cent pas dans la cour jusqu’à ce que le dernier élève soit rentré.
Quelques copains, dont le domicile familial était éloigné de Privas (certains habitaient la Saône et Loire, l’Ain, l’Aude) ne
«décalaient» pas chaque mois et ils devaient attendre les «grandes décales» de Toussaint, Noël et Pâques pour revoir leurs parents. Pour les «petites décales» ils étaient parfois accueillis dans la famille d’un copain.

Le temps passé à l’internat était en grande partie consacré au travail: A 6 heures trente nous étions réveillés par un surveillant A 7 heures précises, après la toilette, il fallait être au réfectoire pour le petit déjeuner. Ensuite, de 7 heures 20 à 7 heures 50, nous devions effectuer des services d’entretien des locaux : balayage des classes, des dortoirs, des couloirs, nettoyage des sanitaires, secrétariat du Patron, de l’Econome…
Les cours se déroulaient de 8 heures à midi et de 13 heures 30 à 16 heures 30. Après une demi-heure de récréation nous allions en étude (surveillée pour les élèves de première année) jusqu’au moment du repas. Les études étaient, en général, calmes.
L’étude du soir était facultative. Lorsque le travail le permettait, nous pouvions aller au foyer pour jouer aux cartes ou écouter des disques.
La discothèque de l’E.N. n’étant pas très riche nous repassions inlassablement quelques disques apportés par certains d’entre nous : BRASSENS, Les PLATTERS, MARINO MARINI, les COMPAGNONS DE LA CHANSON, Paul ANKA (oh! Diana...).
Parfois, pour se préparer au prochain bal entre normaliens et normaliennes, on essayait d’apprendre à danser le tango, le paso-doble, le cha-cha-cha qui étaient les danses de l’époque.

Chaque soir, un quatrième année assurait la permanence au « bar » du foyer où l’on pouvait acheter des boissons, des friandises et des cigarettes. Le bénéfice réalisé sur ces ventes alimentait la caisse de la coopérative des élèves de quatrième année, «La cage aux rossignols» qui aiderait au financement du voyage de promotion(3).

Fernand BOURRET



1- Même ceux dont la famille habitait Privas.

2-. DKL ou décale : Les « petites décales » étaient mensuelles et les « grandes décales » se situaient à la Toussaint, Noël et Pâques.
Le verbe «décaler » signifiait partir hors de la période des grandes vacances d'été.

3-. Le dernier acte de la scolarité à l'E.N. était l'obtention du CFEN (Certificat de Fin d'Etudes Normales). Puis, avant de se séparer les Normaliens avaient coutume d'effectuer un voyage de promotion, où ils invitaient un professeur de leur choix.
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commentaires

G
Le mot « décale » n'était pas particulier à l'E.N. de Privas. A preuve l'extrait d'un document trouvé sur Internet, consacré à l'Ecole Primaire Supérieure de Savenay , en Loire-Atlantique, avant 1939.<br /> Entre élèves, on ne parle jamais de sortie, mais de « D.K.L. » (prononcer « décale ») et cette D.K.L. a même son chant que l’on chante au moment des départs en vacances sur l’air des Allobroges et dont voici le texte avec ses variantes : <br /> « Quand tu parais « décale » radieuse<br /> A l’horizon nous te voyons venir<br /> Et nous chantons : la joie la vie heureuse<br /> Qui nous rappelle de brillants souvenirs<br /> Tu nous ramènes un rayon d’espérance<br /> A tous ces cœurs brisés par la douleur, par la douleur<br /> Sois donc bénie, « décale » O délivrance<br /> O liberté, O liberté, écoutez nos clameurs ! … »<br /> « Savenay, nous te quittons<br /> Sans regret, sans amertume<br /> Joyeux nous te laissons (variante : ensemble nous chantons)<br /> Tes blondes et tes brunes<br /> Chantons, chantons amis<br /> La grande liberté, ohé,<br /> Le lien qui nous unit<br /> C’est la fraternité (bis) (variante : l’envie d’s’en aller). »<br /> <br /> Fin de citation.
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