8 août 2006
2
08
/08
/août
/2006
10:44
Les dortoirs n'étaient pas chauffés, et le matin nous faisions notre toilette à l'eau froide. Personne ne s'en plaignait car après tout, nous n'avions pas plus de confort chez nous. Ce qu'on retenait c'était ce qu'il y avait en plus : Nous pouvions prendre une douche chaude une fois par semaine, le samedi après midi.
Pendant la matinée le jardiner, factotum de l'établissement, allumait la chaudière à charbon, et vers 14 heures il y avait suffisamment d'eau chaude pour commencer. Suffisamment? Selon les standards actuel certainement pas, mais M. Gibbal, notre Econome ne méritait jamais autant son titre que ce jour là.
Nous nous présentions par groupes. Autant d'élèves qu'il y avait de cabines. Celles-ci étaient de conception classique: Un petit vestibule pour se déshabiller et un bac en céramique muni de caillebotis. Quand on y entrait on apercevait en levant la tête une pomme de douche à peu près aussi grosse que celle d'un arrosoir. Il n'y avait ni mélangeur ni a fortiori de mitigeur; l'eau était fournie à une température jugée convenable par l'autorité administrative. Ceux qui parmi nous avaient l'expérience de douches municipales s'attendaient toutefois à voir une chaîne chromée commandant la vanne d'arrivée d'eau au dessus de la pomme Mais ils avaient beau regarder, il n'y avait rien: La maîtrise de l'eau appartenait aussi à l'Administration.
Une fois prêt, il ne restait plus qu'à attendre, le regard tourné vers vers le haut, la décision de Monsieur l'Econome,.
«Attention, disait-il enfin, on commence! » et, après une courte pause il ordonnait: « Mouillez vous! » . L'eau ruisselait enfin sur notre corps, mais pas question de se prélasser car au bout de quelques secondes le flux bienfaisant s'arrêtait net.
«Savonnez vous! » reprenait la voix... et deux ou trois minutes nous était accordées pour accomplir l'opération.
«Attention! Encore trente secondes, dépêchez vous!». Quelques vagues protestations répondaient à cette annonce, mais rien de véhément.
«Maintenant rincez vous!» Et l'eau revenait juste le temps d'évacuer la mousse de savon....
«Terminé» annonçait l'Econome, et il fermait la vanne.
Nous étions alors invités à nous sécher, puis à quitter les lieux pour laisser la place au groupe suivant..
Pendant la matinée le jardiner, factotum de l'établissement, allumait la chaudière à charbon, et vers 14 heures il y avait suffisamment d'eau chaude pour commencer. Suffisamment? Selon les standards actuel certainement pas, mais M. Gibbal, notre Econome ne méritait jamais autant son titre que ce jour là.
Nous nous présentions par groupes. Autant d'élèves qu'il y avait de cabines. Celles-ci étaient de conception classique: Un petit vestibule pour se déshabiller et un bac en céramique muni de caillebotis. Quand on y entrait on apercevait en levant la tête une pomme de douche à peu près aussi grosse que celle d'un arrosoir. Il n'y avait ni mélangeur ni a fortiori de mitigeur; l'eau était fournie à une température jugée convenable par l'autorité administrative. Ceux qui parmi nous avaient l'expérience de douches municipales s'attendaient toutefois à voir une chaîne chromée commandant la vanne d'arrivée d'eau au dessus de la pomme Mais ils avaient beau regarder, il n'y avait rien: La maîtrise de l'eau appartenait aussi à l'Administration.
Une fois prêt, il ne restait plus qu'à attendre, le regard tourné vers vers le haut, la décision de Monsieur l'Econome,.«Attention, disait-il enfin, on commence! » et, après une courte pause il ordonnait: « Mouillez vous! » . L'eau ruisselait enfin sur notre corps, mais pas question de se prélasser car au bout de quelques secondes le flux bienfaisant s'arrêtait net.
«Savonnez vous! » reprenait la voix... et deux ou trois minutes nous était accordées pour accomplir l'opération.
«Attention! Encore trente secondes, dépêchez vous!». Quelques vagues protestations répondaient à cette annonce, mais rien de véhément.
«Maintenant rincez vous!» Et l'eau revenait juste le temps d'évacuer la mousse de savon....
«Terminé» annonçait l'Econome, et il fermait la vanne.
Nous étions alors invités à nous sécher, puis à quitter les lieux pour laisser la place au groupe suivant..
De nos jours, l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) diffuse le message suivant :
« 60 litres d'eau au lieu de 200 litres, une douche est plus économique qu'un bain... En plus, on y reste moins longtemps ! »
Soixante litres pour une seule personne! Quel gaspillage! Avec cette quantité on pouvait laver au moins six normaliens en un temps record!
Gilbert SAGNARD
Partager cet article
